CHAPITRE XI

C’était une cité monolithique, taillée dans le roc.

Elle s’étageait au flanc même de la montagne, les niveaux reliés entre eux par des galeries voûtées, des tunnels aux pierres usées par le temps, ce qui donnait à l’ensemble un aspect robuste et paysan.

Les maisons étaient basses, appuyées les unes sur les autres, et se creusant de ruelles étroites, mal pavées, où circulait une foule nombreuse, exubérante, vêtue de kilts, de hauberts, de tuniques noires et jaunes. Et cette foule semblait se diriger vers une grande place bordée de remparts de pierre, craquelés par les siècles et hérissés d’oriflammes et de fanions multicolores.

Un instant, Seymour, O’Connor et Mason interrompirent leur marche. Ils venaient de franchir l’Allée Impériale au bout de laquelle s’élevaient deux énormes portiques trapus couverts de sculptures géantes.

Seymour se retourna et son regard se posa une fois encore sur le palais gouvernemental dont les blanches tours et les dômes flamboyants resplendissaient sous l’astre du jour.

Il gardait encore en lui la désagréable impression que lui avait causée Djarkaz, et la voix d’O’Connor raviva ses craintes.

— Ce satrape-là ne me dit rien qui vaille ! Il nous cache quelque chose, n’est-ce pas, commandant ?

C’était aussi l’avis de Ted Mason.

— Quand nous parlons des Wegoriens, il semble que nous nous heurtons à une sorte de tabou. Ces Wegoriens possèdent des astronefs, ils jouissent donc d’une civilisation assez avancée, mais ils entretiennent des relations avec un monde à la conception moyenâgeuse. C’est assez curieux.

— Moyenâgeuse en apparence, répliqua Seymour.

Il reportait, en effet, son esprit sur les enregistrements en forme d’anneaux, sur les globes de luciférine et sur les étranges machines volantes conçues à l’image des kworks.

— Mais certainement plus évoluée que nous ne le pensons, ajouta-t-il. Nous finirons bien par en percer le mystère. En attendant, ce qui importe, c’est de renouer le contact avec l’Aristote.

Depuis deux jours, les Terriens avaient bien essayé d’établir la liaison-radio avec la fusée, mais les parasitages ne leur avaient toujours pas permis le moindre contact phonique.

Pourtant, cette fois, les brouillages semblaient s’être dissipés et c’est avec un soupir de soulagement que Seymour réussit à régler l’onde centimétrique. Il y eut quelques minutes d’attente, ponctuées par les appels répétés et puis enfin la voix de Spencer résonna dans le haut-parleur.

— Dieu du ciel, commandant ! Ah ! bon sang, vous enfin !

— Je vous reçois assez mal. Où êtes-vous ?

Aristote en orbite, commandant. Nous évoluons à 3000…

— En orbite ? Mais pour quelle raison ?

— Il se passe des choses bien étranges, commandant, envoya Lurbeck à son tour.

Chacun de leur côté, les deux hommes expliquèrent les étranges phénomènes dont ils avaient été victimes dans la Vallée Heureuse. Les divers mécanismes de la fusée avaient refusé de fonctionner, comme si l’engin était subitement privé de toute force motrice. Les rayons d’invisibilité eux-mêmes avaient été la proie de cette force inconnue dont l’origine demeurait toujours un mystère.

Et puis, brusquement, tout était redevenu normal. Mais, pressentant le danger d’une telle situation, le rouquin avait pris l’initiative de soustraire l’Aristote à ce qu’il appelait « les pièges d’Algor ».

Seymour eut un froncement de sourcils.

— Je ne puis qu’approuver votre initiative, dit-il. Continuez donc le survol de la planète jusqu’à nouvel ordre. Voici nos coordonnées.

Il donna rapidement la position, mais Spencer continuait à manifester une vive inquiétude.

— Mais enfin, commandant, que se passe-t-il ?

— C’est ce qu’on va essayer de savoir, Georges, mais rassurez-vous ; pour l’instant, tout se passe bien. Je coupe. Terminé.

Il y eut un silence, mais l’on devinait facilement que les trois Terriens tentaient de dissimuler leurs craintes.

Ce qui s’était produit avec le pistolet thermique d’O’Connor, au moment de leur capture devant l’Arbre Sacré, corroborait, en effet, les révélations de Spencer et de Lurbeck. L’arme ne s’était pas enrayée. Une force inconnue en avait bloqué les mécanismes, et cette force inconnue s’appliquait également aux brouillages-radio, et aux organes moteurs de la navette et de l’Aristote,

Et cela avait duré deux jours ! Mais Djarkaz avait rendu la liberté aux Terriens, il les avait même autorisés à rester dans la ville gouvernementale, et, comme par enchantement, les champs perturbateurs avaient cessé leurs effets.

— Moyenâgeuse, répéta Seymour, croyez-moi, mes amis, cette planète nous réserve encore pas mal de surprises…

 

***

 

Tout en parlant, les trois compagnons étaient parvenus sur la grande place bordée de remparts de pierre. Une foule considérable se massait, alors que, sur une estrade de bois, des Algoriens, torse nu, faisaient claquer leur fouet, essayant de dominer le tumulte.

L’un d’eux s’avançait sur l’estrade, usant de ses mains comme d’un porte-voix.

— Robuste, intelligent, habitué aux travaux les plus rudes, voici Markwo, surnommé : « Muscles d’acier ».

Des gardes poussaient sans ménagement une créature hirsute à l’imposante musculature, et une surenchère à la manière d’une traînée de poudre décidait de son sort.

— Gworak… Voici la « perle » des esclaves. Muet de naissance, Gworak est l’image même de la sagesse. Et il adore les enfants. Profitez, amis, de cette chance inespérée. Gworak est assurément le meilleur esclave du foyer.

Des cris montaient de la foule, des Algoriens s’avançaient, levaient la main, d’autres, plus méfiants, jaugeaient l’esclave enchaîné comme une bête de somme.

Et le défilé continuait sur l’estrade, dans la poussière et la chaleur accablante, des hommes, des femmes, portant au cou l’ignoble cicatrice de leur condition d’esclave.

— Et voici Markha…

L’enchérisseur s’adressait cette fois à un groupe de vieillards massé devant le podium. Il haranguait, le sourire aux lèvres :

— Markha ! Regardez donc cette créature, amis, la plus saine et la plus docile qui nous parvienne de la Vallée Heureuse. Elle comblera vos jours et vos nuits dans la douceur et la volupté. Cent pièces d’or au départ. Qui dit mieux ?

— Deux cents pièces d’or !

— Trois cents !

— Quatre cents !

C’est alors que la grosse main d’O’Connor serra le bras de Seymour.

— Commandant, cette fille… C’est celle que nous avons rencontrée dans la Vallée Heureuse. Souvenez-vous… Après le massacre…

C’était exact, et Seymour la reconnut à son tour. Il s’agissait bien de cette jeune créature que tous deux avaient surprise auprès des esclaves impitoyablement abattus par les soldats d’Algor. Une tristesse infinie se peignait sur son visage de poupée, couvert de sueur et de poussière. Ses vêtements étaient en lambeaux.

Une inspiration soudaine enflamma l’esprit de Seymour.

— Nous ne pouvons pas laisser vendre cette fille à l’un de ces ignobles vieillards, dit-il.

— Vous croyez que la situation n’est pas assez compliquée comme ça ? risqua Mason.

— Justement. Une bonne action porte toujours ses fruits, Ted. Ce qu’on refuse de nous dire, cette fille nous le dira peut-être. Toutes les langues s’achètent, à condition d’y mettre le prix.

Délaissant ses compagnons, l’agent spatial s’approcha de l’estrade et leva le bras.

— J’en offre bien plus qu’elle ne vaut, lança-t-il à l’enchérisseur.

Il sortit alors de sa poche une pierre précieuse, éblouissante d’éclats et de pureté. Depuis les débuts de la conquête spatiale, les agents de la Confédération disposaient, en effet, de quelques-unes de ces pierres fines découvertes sur Vénus, et qui leur servaient de monnaie d’échange auprès des lointaines civilisations de la Galaxie échappant encore au système monétaire terrien.

L’enchérisseur examina Seymour de la tête aux pieds, puis, donnant libre cours à son ravissement, s’empara de la pierre bleue et l’examina en connaisseur. Un large sourire fendit sa face bestiale et son fouet claqua durement sur l’estrade.

— Elle est à toi, dit-il en poussant Markha devant Seymour. Et que les Dieux bénissent ce marché, homme de l’espace.

Markha descendit l’escalier de bois et un instant son regard resta fixé sur Seymour, un regard mêlé de crainte et de stupéfaction. Elle ne comprenait pas, c’était visible, et elle conservait encore le souvenir de ces « spatiels » rencontrés dans la Vallée Heureuse.

Seymour l’entraîna vers ses compagnons, alors que sur l’estrade les fouets recommençaient à claquer de plus belle.

— Vous êtes en sécurité, déclara-t-il à la jeune femme. Mes amis et moi n’avons aucune mauvaise intention à votre égard.

— Pour quelle raison m’avez-vous achetée ? Je vous déteste…

— Allons, je vous en prie, ne recommencez pas. Vous n’avez aucune raison de nous détester. Nous sommes des amis.

— Les « spatiels » ne sont pas mes amis.

— Vous faites allusion aux Wegoriens, n’est-ce pas ? Mais nous ne sommes pas de Wegor.

— Je le sais… Toute la ville est déjà au courant. Nous savons qui vous êtes. Vous venez de la Terre…

— Et la Terre est un monde libre. Voilà la raison pour laquelle je vous ai achetée, parce que nous n’admettons pas l’esclavage et que de tels procédés nous révoltent.

— Qu’avez-vous l’intention de faire de moi ?

Mais…, une créature libre.

— Je ne veux point de votre liberté. Je suis une esclave. Et, dans ma condition d’esclave, on ne peut gagner son affranchissement que par son travail et le respect de la Loi. Vous êtes sur Algor, ne l’oubliez pas.

Seymour se gratta le front. Décidément, l’entêtement de cette fille devenait un obstacle gênant à ses projets. Il se heurtait, il le comprenait maintenant, à des coutumes et à des règles sociales vraiment trop sévères, et les paroles n’avaient aucune atteinte contre ce mur d’austérité longuement façonné par des milliers et des milliers de générations.

Il fallait seulement éviter de brusquer Markha dans ses croyances mêmes, et lui laisser croire qu’elle n’avait nullement rompu avec sa condition d’esclave ; le mot de liberté n’avait aucune signification pour elle, sauf en ce qui concernait cet affranchissement que le destin pouvait peut-être lui réserver avant la fin de ses jours. Mais, d’une façon comme d’une autre, son sort était accepté d’avance et cela avec une sorte de dignité et de résignation mystiques.

— Très bien, fit-il, de toute façon vous nous appartenez, Markha, et nous entendons de ce fait que vous nous serviez, du moins jusqu’à notre départ.

La jeune fille parut se radoucir.

— Je vous servirai, répondit-elle, et vous pouvez compter sur mon entier dévouement. Que puis-je pour vous ?

— Eh bien ! je pense qu’il faudrait d’abord nous trouver de quoi dormir.

— En ce qui nous concerne, appuya O’Connor, la situation est déjà simplifiée du côté de la nourriture. Mais un bon lit, un bain ou à la rigueur une douche serait, je crois, de prime nécessité.

Des yeux, il indiquait le ciel qui commençait à s’assombrir. La nuit n’allait pas tarder à tomber et des dispositions s’imposaient obligatoirement. Markha parut réfléchir puis entraîna les Terriens tout au long de ruelles étroites et mal pavées.

Mais Seymour, qui observait la jeune femme du coin de l’œil, ne tarda pas à déceler une inquiétude soudaine sur son visage marqué par la fatigue.

— Vous ne connaissez peut-être pas la ville ? lui demanda-t-il au bout d’un instant.

— Oh ! si, répondit-elle, j’ai déjà eu l’occasion de…

Elle parut regretter sa réponse, comme si elle hésitait brusquement à terminer sa phrase.

— Il y a quelques tavernes, reprit-elle, du côté des remparts inférieurs. Nous y trouverons certainement asile, mais…

Elle s’arrêta net, se mordilla la lèvre puis regarda Seymour.

— Ecoutez… Quand j’ai dit que je vous détestais il y a un instant, c’était une simple révolte de ma part. Je n’éprouve vraiment aucune haine contre vous, je vous assure. La première fois, c’était différent. Dans la Vallée Heureuse, je vous avais pris pour des Wegoriens, je ne pouvais pas savoir. Mais maintenant, je crois que vous êtes bons. Alors, je vous en prie, ne restez pas sur ce monde, fuyez-le…, le plus vite possible si vous le pouvez encore…

— Pour quelles raisons ?

— Vous avez déjà commis un sacrilège en vous approchant de l’Arbre Sacré, et vous venez d’en commettre un second.

— Lequel ?

— En m’achetant. Nul homme de l’espace n’a le droit d’acheter un esclave d’Algor. Le marchand a bien pris votre pierre, mais il s’est empressé de vous dénoncer.

— Comment le savez-vous ? demanda Mason.

— Nous sommes suivis depuis un instant. Derrière moi… Regardez discrètement. Il y a six gardes en haut de la ruelle.

Elle disait vrai. La garde noire était à l’affût et des silhouettes massives se dessinaient dans l’éclairage des torches. Instinctivement, Seymour porta la main à son pistolet thermique, mais la voix de Markha lui arriva comme une douche froide.

— Non, ils ont dû prévoir votre geste. Vos armes sont inutilisables.

— Elle a raison, approuva Mason qui, d’un coup de pouce, avait enclenché son petit émetteur-radio.

Le parasitage avait repris de plus belle, ce qui indiquait que la force mystérieuse et puissante paralysait encore les mécanismes.

Seymour poussa un juron et O’Connor lui fit écho. Certes, la seule solution était de prendre la fuite, mais il était douteux qu’une telle tentative fût couronnée de succès. Où aller dans cette ville inconnue ?

Mais Markha savait sans doute mieux comment il convenait d’agir et elle indiqua les remparts inférieurs, noyés dans l’obscurité. Seymour alors entrevit un espoir.

— Continuons, dit-il, et laissez-les se rapprocher.

Ils reprirent leur marche sur le pavé glissant et se trouvèrent bientôt devant une large corniche qui surplombait un fossé profond et ténébreux, mais, derrière eux, les soldats avaient gagné du terrain et on les entendait courir et vociférer.

Le colosse réagit alors à la vitesse de l’éclair. Il bondit dans un renfoncement de la ruelle, alors que les gardes faisaient irruption sur la corniche, la dague haute.

Markha s’était reculée, tandis que Seymour et Mason faisaient face aux assaillants. Ces derniers s’élancèrent, mais O’Connor, à cet instant, jaillit devant eux à la manière d’un boulet. Son énorme carcasse bouscula trois gardes, et avec une telle force que les trois perdirent l’équilibre et s’affalèrent au sol, ce qui eut pour effet de barrer la route aux trois autres qui à leur tour basculèrent dans un désordre indescriptible.

Il fallait profiter de l’occasion. D’un même élan, Seymour et Mason se ruèrent sur les gardes. Deux d’entre eux furent délestés de leurs dagues avant même d’avoir pu esquisser le moindre geste.

Seymour frappa le premier et sa lame traversa le cou d’un soldat de part en part. Mason en abattit un deuxième avec la même rapidité, alors que le colosse, entrant dans la bagarre, arrachait un poignard de la gaine d’un soldat, et frappait en pleine nuque.

Mais la lutte continuait. Un Algorien s’était précipité vers Seymour qui pivota en faisant tourbillonner sa lame brillante et traça devant lui une barrière étincelante d’acier.

Il frappa soudain, mais son coup n’eut aucun effet sur le garde dont le corps était protégé par une épaisse cotte de mailles.

C’est alors qu’il glissa sur le pavé mouillé. Il tomba à la renverse et n’eut que le temps de lever une jambe ; son talon faucha la cheville du garde qui tomba à son tour, laissant échapper son arme.

Seymour le reçut et le saisit à bras-le-corps avant qu’il ait touché le sol. Il réussit à le renverser et tous deux culbutèrent sur le pavé, agrippés l’un à l’autre comme deux chats sauvages.

L’Algorien était d’une force peu commune et l’agent spatial dut profiter d’un rapide avantage pour en venir à bout. Il lui cogna la tête sur le pavé à plusieurs reprises et l’acheva d’un coup de manchette porté à pleine puissance sur les carotides.

Il se releva, tandis qu’O’Connor en terminait proprement avec un autre Algorien ; celui-ci s’affaissait, vomissant un flot de sang, l’œil vitreux et les bras ballants.

Le dernier, échappant à Ted Mason, s’enfuyait sans demander son reste et on le vit disparaître dans l’obscurité de la ruelle.

— Par les Dieux, nous sommés perdus, gémit Markha en regardant horrifiée les cinq cadavres qui gisaient devant elle.

— Nous l’étions de foute façon, lui renvoya Seymour. Markha, y a-t-il un moyen de sortir de cette ville ?

Anxieux, il regardait en direction des remparts.

Markha eut une hésitation, puis :

— Ils vont revenir, et bien plus nombreux cette fois… Non, nous n’aurons jamais le temps.

— Alors, essayez de vous sauver… Ne vous occupez pas de nous, grogna O’Connor visiblement irrité.

— Je n’ai jamais dit que je vous abandonnerais… Vous êtes mes maîtres et puis…

Elle fit un signe.

— Venez !

La loi d'Algor
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